Au moins 27 soldats nigérians ont perdu la vie vendredi dernier dans une attaque-suicide jihadiste dans le nord-est du pays, un des attentats les plus meurtriers visant l’armée nigériane ces dernières années, selon des sources militaires. L’attaque a eu lieu après le lancement par l’armée d’une offensive contre un bastion de l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) dans la région du triangle de Tombouctou, entre les États de Borno et Yobe.
Un kamikaze a foncé avec un véhicule piégé sur un convoi de troupes. Le bilan fait état de 27 soldats tués dont le commandant et plusieurs autres gravement blessés. L’attaque s’est produite vers 20h30 GMT, à Damboa, dans l’État de Yobe, un secteur déjà affecté par la violence jihadiste.
L’ISWAP, qui s’est séparé de Boko Haram en 2016 pour devenir une faction dominante, contrôle de vastes territoires, notamment le triangle de Tombouctou et la forêt de Sambisa. Le groupe est connu pour ses attaques à la bombe, ses embuscades et ses pièges sur les routes, visant fréquemment les forces de sécurité nigérianes.
Les jihadistes s’attaquent également aux civils, en particulier aux agriculteurs, pêcheurs, bûcherons et autres travailleurs de la région, les accusant de collaborer avec l’armée et les milices locales.
Ce conflit, qui dure depuis plus de 15 ans, a causé la mort de 40 000 personnes et forcé près de deux millions de déplacés à fuir. La violence s’est même propagée au Niger, au Tchad et au Cameroun, entraînant la création d’une force régionale pour lutter contre les jihadistes.