Mali : Intensification des attaques terroristes, un convoi ministériel pris pour cible 

Un attentat terroriste a visé le convoi du ministre malien de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, le jeudi 27 février 2025, à quelques dizaines de kilomètres de la capitale Bamako, provoquant la mort d’au moins deux personnes et faisant une dizaine de blessés. 

L’attaque a eu lieu dans la matinée sur l’axe stratégique reliant Kati à Soribougou, une route essentielle pour le transport entre la capitale et plusieurs régions du pays. Deux véhicules du convoi ministériel ont été sérieusement endommagés par des engins explosifs. Selon les premières informations, un groupe armé a tendu une embuscade à l’approche du convoi, utilisant des explosifs pour frapper le cortège.

Quelques heures après l’incident, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), a revendiqué l’attaque, en déclarant avoir ciblé l’armée malienne avec un engin explosif dans cette même zone. 

Cet incident survient après une autre attaque contre un convoi ministériel le 13 février 2025, visant cette fois le ministre de l’Enseignement supérieur, Bouréma Kansaye, dans la région de Sikasso. Ces attaques répétées mettent en lumière une intensification des actions terroristes, ciblant de plus en plus les représentants de l’État malien.

Depuis 2012, le Mali est plongé dans une crise complexe, caractérisée par des insurrections indépendantistes, des affrontements intercommunautaires et des violences jihadistes. Des groupes armés affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique ont mené de nombreuses attaques à travers le pays, faisant des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés. Ces attaques ont progressivement gagné les régions du sud, menaçant la capitale Bamako.

Les autorités maliennes, confrontées à une situation de plus en plus précaire, voient ces attaques comme une volonté des groupes terroristes de frapper au cœur même du pouvoir et de la gouvernance du pays. Les assauts ciblant des ministres et hauts responsables gouvernementaux témoignent d’une volonté manifeste de déstabiliser le fonctionnement des institutions maliennes.

L’attaque de jeudi dernier, qui a eu lieu à quelques kilomètres seulement de Bamako, est un signal d’alarme sur la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays. Les forces armées maliennes (FAMa) sont désormais confrontées à des défis de plus en plus importants pour assurer la sécurité des personnalités gouvernementales, des infrastructures sensibles et des populations civiles.