Centrafrique : L’ONU accuse le groupe armé WTA de la mort d’au moins 24 civils

L’ONU a publié un rapport dénonçant les exactions commises par un groupe armé lié aux forces régulières centrafricaines, accusé d’avoir tué 24 civils et violé des femmes lors de deux attaques survenues dans le sud-est du pays en octobre 2024 et janvier 2025. 

Selon le rapport des Nations unies, ces attaques ont été orchestrées par des éléments des Wagner ti Azandé (WTA), un groupe ayant des liens avec l’armée nationale centrafricaine. En plus des meurtres et des « exécutions sommaires », les attaques menées dans les préfectures du Mbomou et du Haut Mbomou ont été marquées par des violences sexuelles et des traitements cruels, inhumains et dégradants infligés à des adultes et des enfants. L’ONU appelle à des mesures urgentes pour mettre fin aux agissements du groupe armé.

Volker Türk, le Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, a insisté sur la nécessité de clarifier les liens entre le WTA et l’armée nationale et a souligné que ces « crimes horribles » ne doivent pas rester impunis.

Le WTA est issu du groupe d’autodéfense Azandé Ani Kpi Gbé (AAKG), qui a été formé en 2023 pour protéger la population zande majoritairement chrétienne des exactions commises par l’UPC (Union pour la paix en Centrafrique), un groupe rebelle peul. Le groupe a été formé en mai 2024 par les paramilitaires russes de Wagner, dans le cadre d’une initiative visant à reprendre le contrôle des zones du sud-est du pays.

Le rapport de l’ONU révèle que les WTA sont responsables de 78% des exactions commises dans les préfectures du Mbomou et du Haut Mbomou. Selon les autorités centrafricaines, quatorze suspects ont été arrêtés à Bangui et dans la région du Haut-Mbomou.

Le rapport indique également que les populations musulmanes et les demandeurs d’asile soudanais ont été particulièrement ciblés en raison de leur supposée sympathie envers l’UPC.

Depuis 2014, Centrafricain a pu sécuriser ses principales villes grâce au soutien de troupes françaises, de la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca).