Niger : 13 soldats tués dans deux attaques jihadistes

Treize soldats nigériens ont perdu la vie entre samedi et lundi dans deux attaques distinctes menées par des groupes jihadistes, l’une près du Burkina Faso et l’autre près du Nigeria, a annoncé l’armée nigérienne mercredi soir.

Le Niger, pays sahélien de taille vaste, est fréquemment confronté à des attaques de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique dans son sud-ouest, proche du Burkina Faso et du Mali, ainsi qu’à celles de Boko Haram et de sa branche dissidente, l’Iswap, dans son sud-est, à la frontière nigériane.

Le premier incident s’est produit le 17 mars, dans la région de Diffa, où le poste militaire de Chétima-Wangou a été attaqué par environ 300 combattants, identifiés comme appartenant à Boko Haram. Selon le bulletin des opérations de l’armée, les assaillants étaient « déterminés à pénétrer les lignes de défense » et ont utilisé des véhicules piégés et des explosifs. L’attaque a fait quatre morts parmi les soldats nigériens. L’armée a repoussé l’attaque et son aviation a ensuite neutralisé une « colonne de trente motos » et tué « une cinquantaine de terroristes réfugiés dans une maison », tandis que d’autres assaillants ont pris la fuite vers le Nigeria.

Deux jours plus tôt, de l’autre côté du pays, dans la zone de Tillabéri près du Burkina Faso, neuf soldats ont été tués et sept autres blessés lors de violents affrontements avec des combattants affiliés à l’État islamique. L’armée précise que les assaillants ont bénéficié de renforts venant du Burkina Faso, mais une opération conjointe entre les forces nigériennes et burkinabè a permis de « mettre en déroute » les jihadistes. Au moins 55 d’entre eux ont été tués dans les frappes aériennes.

Depuis le coup d’État militaire de juillet 2023, le Niger fait face à une montée en puissance de l’insécurité. Le régime militaire a promis de lutter contre les groupes armés, mais les attaques jihadistes continuent de semer la terreur. Selon l’ONG Acled, plus de 2.400 personnes ont été tuées dans le pays depuis juillet 2023.

Une force régionale de 5.000 soldats, incluant le Niger, le Burkina Faso et le Mali, devrait être déployée prochainement pour renforcer la lutte contre les jihadistes. Des opérations conjointes entre ces pays sont déjà en cours pour tenter de maîtriser cette insécurité croissante.