Dans un nouvel acte symbolique de rupture avec la France, le Mali a annoncé, mardi, son retrait de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), un geste qui intervient après des décisions similaires prises par ses voisins, le Niger et le Burkina Faso.
Le ministère malien des Affaires étrangères a justifié cette décision en déclarant que « le Mali ne peut demeurer membre d’une organisation dont les agissements sont incompatibles avec les principes constitutionnels, notamment la souveraineté de l’État ». Il a ajouté que, par conséquent, « le gouvernement a décidé du retrait du Mali de l’Organisation internationale de la Francophonie ».
Cette lettre a été adressée au ministère des Affaires étrangères français, marquant ainsi un pas supplémentaire dans la volonté de se détacher des institutions perçues comme étant influencées par la France.
Cette annonce du Mali survient juste après que le Burkina Faso et le Niger, alliés de Bamako au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), aient pris des mesures similaires.
Ces trois pays, qui étaient parmi les membres fondateurs de l’OIF en 1970, estiment que l’organisation a agi de manière « sélective » et « géopolitique », appliquant des sanctions à leur encontre après les coups d’État militaires, tout en ignorant leur souveraineté.
Dans un communiqué commun, les ministres des Affaires étrangères des pays de l’AES ont critiqué l’OIF pour avoir « appliqué des sanctions sur la base de considérations géopolitiques », estimant que l’organisation est devenue « un instrument politique téléguidé ». L’OIF avait effectivement suspendu ces trois pays à la suite des putschs qui y ont eu lieu.
Le gouvernement militaire du Mali a également procédé à la rebaptisation de rues et de places à Bamako, supprimant les noms associés à l’histoire coloniale française. Les rues Faidherbe, Brière de L’Isle et Archinard, des figures marquantes de l’administration coloniale, ont ainsi été renommées en l’honneur de personnalités locales, comme Mamadou Lamine Drame et Banzoumana Sissoko.
Le français, qui était depuis l’indépendance la seule langue officielle du pays, a vu son statut modifié en 2023, lorsque la nouvelle Constitution a fait des langues locales également des langues officielles. Le français reste néanmoins une langue de travail, mais son rôle est redéfini.