L’armée soudanaise a repris vendredi le contrôle du palais présidentiel de Khartoum, infligeant un revers majeur aux Forces de soutien rapide (FSR), qui ont immédiatement riposté par un raid aérien meurtrier. Ce développement intervient près de deux ans après le début du conflit entre l’armée et les paramilitaires.
Des images diffusées par la télévision d’État ont montré des soldats célébrant la reconquête du palais, avant qu’une frappe de drone des FSR ne tue trois journalistes de la chaîne étatique et en blesse plusieurs autres. Ces derniers couvraient la prise du palais lorsque l’attaque a eu lieu, selon une source militaire.
En réponse, les FSR ont lancé une « opération éclair » et affirmé que la bataille pour le palais n’était pas terminée. « Nous maintiendrons la pression », ont-ils indiqué dans un communiqué sur Telegram. Des témoins ont rapporté que plusieurs drones avaient ciblé la zone où les soldats fêtaient leur victoire, créant un climat de chaos.
Le conflit, qui a débuté en avril 2023, a fait des dizaines de milliers de morts et déplacé plus de 12 millions de personnes. Le pays traverse actuellement une crise alimentaire et humanitaire grave. En réponse à la reprise du palais, l’armée a annoncé avoir « complètement détruit les combattants et équipements ennemis » et saisi une grande quantité de matériel.
Le conflit oppose Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’armée, à Mohamed Hamdane Daglo, ancien adjoint et commandant des FSR. Depuis le début des hostilités, les paramilitaires ont pris le contrôle du palais présidentiel, que l’armée tentait de reconquérir.
Récemment, l’armée a repris plusieurs secteurs à Khartoum, mais les FSR maintiennent des positions stratégiques dans la capitale et sa ville voisine, Omdourman. À El-Facher, capitale du Darfour-Nord, les combats se sont intensifiés, avec les FSR cherchant à prendre le contrôle de cette ville clé.
La situation humanitaire se détériore, avec près de 2 millions de personnes confrontées à une insécurité alimentaire extrême et 320 000 personnes déjà frappées par la famine, selon l’ONU. Les violences prolongées aggravent la crise humanitaire, plongeant le Soudan dans un chaos profond.