Abdourahamane Tchiani, président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie a prêté serment mercredi en tant que président du pays pour une période de transition de cinq ans, selon une nouvelle charte qui remplace la constitution du pays. Tchiani, un vétéran de l’armée, a également été promu au plus haut grade militaire du pays, celui de général de l’armée, et a signé un décret dissolvant tous les partis politiques, consolidant ainsi son pouvoir depuis juin 2023, lorsqu’il a dirigé un coup d’État.
La période de transition « flexible » de cinq ans débute mercredi, selon Mahamane Roufai, le secrétaire général du gouvernement. Il s’exprimait lors d’une cérémonie dans la capitale Niamey, où la nouvelle charte de transition recommandée par une conférence nationale récente a été approuvée.
Le texte repose sur un certain nombre de principes et de valeurs: le patriotisme, la discipline et le civisme, l’inclusion, la solidarité, la fraternité et l’esprit de consensus, le sens de la responsabilité, l’intégrité et l’honneur, le respect du bien public, la tolérance, le dialogue et le pardon, la vérité, la justice, la réconciliation, la dignité, le travail, la probité, l’endurance et le courage.
Les organes de transition comprennent notamment le président de la république, le CNSP, le gouvernement, le conseil consultatif, l’observatoire national de communication, l’observatoire des droits humains.
La charte de transition prévoit également un référendum comme l’une des conditions pour l’installation de bases militaires étrangères au Niger. Toutefois, il est précisé que le président peut autoriser cela par décret en cas d’urgence.
Initialement, la junte du Niger avait proposé une période de transition de trois ans immédiatement après le coup d’État, mais cette proposition a été rejetée par le bloc régional d’Afrique de l’Ouest, l’UEMOA, qui l’a qualifiée de provocation et a menacé d’intervenir par la force. Depuis lors, le Niger a quitté l’UEMOA, aux côtés du Mali et du Burkina Faso, en protestation contre les sanctions sévères imposées par le bloc pour forcer le retour à la démocratie.