L’armée soudanaise a annoncé, mercredi, avoir repris le contrôle de l’aéroport international de Khartoum après avoir chassé les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) de la majeure partie de la capitale.
Selon le porte-parole de l’armée, Nabil Abdallah, les troupes ont sécurisé complètement l’aéroport, une position stratégique que les FSR occupaient depuis le début du conflit en avril 2023. Cette victoire intervient après un an et demi de revers pour l’armée, qui a renversé la situation à la fin de l’année 2024 en reprenant le contrôle du centre du pays avant de se diriger vers Khartoum. Il semble que l’armée soit en passe de prendre le contrôle total de la capitale soudanaise.
L’armée a lancé une offensive en janvier 2025 pour reconquérir la capitale, après avoir été chassée de Khartoum par les FSR au début du conflit. Les combats entre les FSR, dirigées par Mohamed Hamdane Daglo, et l’armée, sous le commandement du général Abdel Fattah al-Burhane, ont opposé deux anciens alliés devenus rivaux.
Depuis vendredi, les forces soudanaises ont repris plusieurs points stratégiques, dont le palais présidentiel, la banque centrale, le siège des services de renseignement et le Musée national de Khartoum.
Mercredi, plusieurs sources médicales ont indiqué que les FSR avaient évacué l’hôpital Tamayoz, situé au sud de l’aéroport, où elles soignaient leurs combattants. Un habitant de Khartoum a confirmé qu’« il n’y a plus de FSR dans le quartier Sahafa depuis mercredi soir ». Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré des civils célébrant la retraite des paramilitaires.
Du côté militaire, une source sous couvert d’anonymat a précisé que les forces soudanaises avaient encerclé Jebel Awliya, un bastion stratégique des FSR situé dans le sud de la capitale. Les paramilitaires seraient en train de traverser le Nil Blanc pour se diriger vers l’ouest du pays, notamment le Darfour, où ils détiennent encore un contrôle quasi total.
Depuis avril 2023, la guerre a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué le déracinement de plus de 12 millions de personnes, plongeant le Soudan dans une grave crise humanitaire. Le pays est désormais divisé : l’armée contrôle le nord et l’est, tandis que les FSR dominent le Darfour et certaines zones du sud.
Les Etats-Unis ont sanctionné les deux généraux, Burhane et Daglo, en accusant ce dernier de génocide au Darfour, un dossier sur lequel la communauté internationale porte un regard de plus en plus attentif.