Lotfi Ben Jeddou, le ministre tunisien de l’Intérieur, a déclaré lors d’une séance hier mercredi à l’Assemblée Nationale Constituante que les groupes d’islamistes traqués depuis un temps en Tunisie viennent du Mali.
Deux groupes, plus précisément, sont traqués par les forces de l’ordre. Le premier a été localisé autour du mont Chaambi au centre-ouest du pays à quelques kilomètres de la frontière avec l’Algérie et serait composé d’une vingtaine de personnes, une moitié de tunisiens et une moitié d’algériens. Le second serait situé au Kef, dans le nord-ouest et compterait une dizaine de militants armés. La traque de ces groupes armés remonte au mois de décembre mais elle a pris une nouvelle ampleur après que des mines posées par le groupe localisé sur le mont Chaambi aient blessé 16 militaires et gendarmes depuis fin avril.
Sur toute cette durée, une quarantaine de suspects présumés complices des djihadistes ont été interpelés, dont deux ces trois derniers jours. Aucun combat n’a encore eu lieu entre l’armée et les membres des groupes armés, principalement celui situé sur le Chaambi à cause des mines placées pour piéger la montagne. Bien qu’elle ait encerclé le site, l’armée ne dispose de matériel approprié pour détecter les mines composées d’engrais, de plastique et de glycérine.
En février 2012, l’armée tunisienne avait déjà eu à faire face à un groupe de djihadistes dans la région de Sfax, à 300 kilomètres de Tunis. Là où le gouvernement crie en permanence depuis la révolution du 14 janvier à des incidents isolés, de nombreux opposants y voient les conséquences de son laxisme vis-à-vis des mouvements salafistes. Selon eux, les mouvements salafistes auraient les coudées franches, ce qui faciliterait l’implantation d’Al-Qaïda dans le pays. Une situation d’autant plus dangereuse avec l’essor du trafic d’armes aux frontières avec l’Algérie et la Libye.