L’Union africaine (UA) a exprimé sa profonde inquiétude face aux violences continues qui suivent la proclamation des résultats des élections générales au Mozambique, et qui ont causé de nombreuses victimes. L’organisation a appelé les forces de sécurité à faire preuve de retenue dans l’usage de la force.
Dans une déclaration publiée jeudi soir, Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’UA, a assuré que l’UA suivait de près l’évolution de la situation au Mozambique après les élections. Il a exprimé sa préoccupation face à la persistance des violences, notamment après l’annonce des résultats définitifs des élections par le Conseil constitutionnel, qui ont entraîné de nombreux morts et blessés.
Le Président de la Commission a présenté ses condoléances aux familles endeuillées et a lancé un appel au calme. Il a également exhorté les services de sécurité à adopter une attitude de retenue et à éviter un recours excessif à la force.
La proclamation des résultats des élections générales, lundi, a en effet déclenché des violences à travers le pays, provoquant de nouvelles victimes et des destructions importantes. Le Conseil constitutionnel a validé les résultats contestés, confirmant la victoire du parti au pouvoir, le Front de Libération du Mozambique (Frelimo), qui a obtenu 65,17% des voix, ainsi que celle de son candidat à la présidence, Daniel Chapo.
Les violences qui secouent le pays depuis cette annonce, marquées par des manifestations de l’opposition contre cette victoire du Frelimo aux élections d’octobre, ont fait 125 morts, selon une ONG locale, et l’opposition ne montre aucun signe de répit. Le gouvernement a rapporté mardi soir 21 morts lors des premières 24 heures d’émeutes dans plusieurs grandes villes.
Le climat de violence a également donné lieu à une spectaculaire évasion de 1 500 détenus de la prison de haute sécurité de Maputo, mercredi, au cours de laquelle 33 prisonniers ont perdu la vie dans des affrontements avec les gardiens, selon le chef de la police.
Depuis le mois d’octobre, plus de 4 000 personnes ont été arrêtées à la suite de ces manifestations violentes, dont 137 au cours des trois derniers jours.
Malgré les nombreuses irrégularités signalées par les observateurs internationaux, le Conseil constitutionnel a confirmé, lundi, la victoire de Daniel Chapo, candidat du Frelimo, qui gouverne le Mozambique depuis l’indépendance en 1975. Chapo a remporté l’élection présidentielle avec 65,17% des voix.
Par ailleurs, des informations font état d’une évasion de 6 000 détenus de la prison de haute sécurité de Maputo le jour de Noël, après une rébellion.