La France a rétrocédé, jeudi, une première base militaire au Tchad, située à Faya, dans l’extrême nord du pays, a annoncé l’armée tchadienne. Cette décision intervient moins d’un mois après l’annonce surprise de la suspension, par N’Djamena, de l’accord militaire avec Paris.
Le ministère tchadien des Armées a indiqué sur Facebook que les forces françaises avaient transféré la base de Faya à l’Armée nationale tchadienne (ANT), précisant que le matériel et le personnel de la base « regagneront la France dans les prochains jours ». Le ministère a détaillé qu’un convoi de 54 véhicules a quitté Faya à 11h30 en direction de N’Djamena, tandis qu’un avion Antonov 124 a décollé de la capitale tchadienne, transportant plus de 80 tonnes de fret.
Selon l’état-major français, environ une trentaine de militaires étaient stationnés à Faya, et la rétrocession sera suivie de celle des bases d’Abéché, puis de N’Djamena, dans les semaines à venir. Un officier français a rappelé que la base de Faya avait été utilisée pour fournir une aide médicale à la population locale et comme point de départ pour des opérations conjointes avec l’armée tchadienne dans le nord du pays.
Cette rétrocession fait suite à la décision du Tchad, annoncée fin novembre, de mettre fin à plus de 60 ans de coopération militaire en rompre les accords de défense signés avec la France après l’indépendance. Le président Mahamat Idriss Déby Itno a estimé que ces accords étaient « complètement obsolètes » face aux nouvelles réalités géopolitiques.
L’état-major français a souligné que ces étapes marquaient la fin d’une présence militaire permanente, qui ne répondait plus aux attentes des deux pays, et a assuré suivre le calendrier de retrait convenu avec les autorités tchadiennes.