Nigeria : Au moins 15 morts dans une nouvelle attaque meurtrière de l’ISWAP

Au moins 15 personnes ont été tuées lundi par des combattants affiliés à l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) dans l’État de Borno, dans le nord-est du Nigeria, a rapporté mardi un chef communautaire et des habitants. L’attaque du village de Kwaple survient alors que les violences jihadistes se multiplient dans la région.

L’attaque est le dernier épisode en date d’une vague de violences perpétrées par l’ISWAP et son groupe rival, Boko Haram, dans le nord de Borno et dans les États voisins d’Adamawa et de Yobe. Cette insurrection jihadiste, qui dure depuis 15 ans, a fait plus de 40 000 morts et entraîné le déplacement de deux millions de personnes.

Les assaillants ont également incendié des maisons avant de se replier dans la forêt de Sambisa, une enclave que l’ISWAP contrôle depuis 2021. D’autres habitants de Chibok ont confirmé le bilan et ont indiqué que le nombre de victimes pourrait augmenter, car de nombreuses personnes sont toujours portées disparues.

Chibok est connue depuis 2014, lorsque des jihadistes de Boko Haram ont enlevé plus de 200 écolières. Depuis lors, la région est régulièrement attaquée, malgré la présence de troupes militaires. L’ISWAP, qui a rompu avec Boko Haram en 2016, continue de mener des raids dans les villages voisins, profitant de son contrôle sur la forêt de Sambisa.

La situation sécuritaire continue de se dégrader, avec des attaques qui s’intensifient. Lundi, une explosion de mine artisanale a tué au moins 26 personnes. La semaine dernière, Boko Haram a tué dix membres d’un groupe d’autodéfense à Kopre, dans l’État d’Adamawa, ainsi que 14 agriculteurs près de Pulka, dans l’État de Borno.

Les violences ont également débordé sur les pays voisins, notamment le Niger, le Tchad et le Cameroun. Une coalition militaire régionale lutte contre les groupes jihadistes, mais les tensions entre le Nigeria et certains de ses voisins, notamment le Niger, limitent l’efficacité de cette coopération.