Une concertation nationale, tenue lundi et mardi à Bamako, a proposé la nomination du général Assimi Goïta, chef de la transition, en tant que Président de la République du Mali pour un mandat de cinq ans, renouvelable. Cette proposition a émergé lors des discussions sur la relecture de la Charte des partis politiques, auxquelles ont participé des représentants de la société civile, des autorités traditionnelles et de la diaspora malienne.
Les forces vives de la nation ont également recommandé la dissolution de tous les partis politiques et la mise en place de critères stricts pour leur création. Parmi les propositions, une caution de 100 millions de francs CFA (environ 170 000 dollars) a été suggérée pour la création de nouveaux partis. Les dirigeants de ces partis devraient être âgés de 25 à 75 ans et les partis devraient obligatoirement être représentés dans toutes les régions du pays, y compris à Bamako.
En plus de ces mesures, la concertation a recommandé la suspension de toute question électorale jusqu’à la « pacification » du pays, en raison de la situation sécuritaire actuelle. Il a été également proposé de durcir les conditions d’organisation des manifestations politiques et d’interdire le nomadisme politique en cours de mandat.
Concernant la révision de la Charte de la Transition, les participants ont suggéré que le général Goïta devienne officiellement Président de la République en 2025, à l’instar des dirigeants des autres pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), comme le Burkina Faso et le Niger. Ils ont également proposé de maintenir les organes actuels de la transition jusqu’à ce que le pays soit pacifié.
Ces recommandations seront soumises au général Goïta pour adoption. Elles s’inscrivent dans le cadre des efforts pour « construire une solution de sortie de crise » et renforcer la gouvernance après la crise politique de 2021.
Le Mali traverse une grave crise sécuritaire depuis 2012, exacerbée par les violences des groupes armés affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique. La transition actuelle cherche à stabiliser le pays tout en répondant aux défis sécuritaires et politiques majeurs.