Les Émirats arabes unis ont vigoureusement rejeté les accusations d’Amnesty International les soupçonnant de fournir des armes chinoises aux Forces de soutien rapide (FSR), engagées dans une guerre meurtrière contre l’armée soudanaise.
Dans un communiqué publié vendredi sur le réseau X, le ministère émirati des Affaires étrangères, par la voix de son ministre adjoint pour la Sécurité et les Affaires militaires, Salem Aljaberi, a dénoncé un rapport « sans fondement et dénué de preuves ». « Les Émirats n’ont livré aucune arme à une quelconque partie impliquée dans le conflit au Soudan », a-t-il affirmé.
L’ONG Amnesty International avait publié une enquête affirmant que des munitions d’origine chinoise, notamment des bombes guidées GB50A et des obus de 155 mm de type AH-4, avaient été utilisées dans des attaques à Khartoum et au Darfour. L’ONG s’appuie sur une analyse d’images de débris et sur les données de l’Institut suédois SIPRI, selon lesquelles les Émirats auraient été, en 2019, le seul pays à importer ce type d’obus depuis la Chine.
Les Émirats contestent cette conclusion. « L’obusier cité est disponible depuis près de dix ans sur le marché international. Rien ne prouve qu’il provienne spécifiquement de notre pays », a rétorqué Salem Aljaberi, qualifiant le rapport de « trompeur ».
Face à ces accusations, le gouvernement soudanais a officiellement rompu ses relations diplomatiques avec les Émirats mardi dernier, les accusant ouvertement de soutenir militairement les FSR.
Sur le terrain, la situation continue de se détériorer. Les FSR ont intensifié leurs attaques de drones, visant depuis plusieurs jours Port-Soudan, la ville de l’est qui abrite désormais le siège provisoire du gouvernement. Plusieurs sites stratégiques y ont été touchés, dont l’unique aéroport civil encore fonctionnel, une base militaire, des installations électriques et des dépôts de carburant.
Depuis le début du conflit en avril 2023 entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les FSR dirigées par Mohamed Hamdane Daglo, des dizaines de milliers de personnes ont été tuées. Plus de 13 millions de Soudanais ont été contraints de fuir leur foyer ou de s’exiler.