Selon une enquête approfondie, publiée par le Journal du Dimanche (JDD) sous le titre « Barbouzeries algériennes en France : tout ce qui accuse Tebboune et son régime », des opérations secrètes orchestrées par l’État algérien sur le sol français et en Espagne visent à intimider, traquer et tenter de neutraliser des opposants exilés.
Des documents confidentiels, des témoignages et des analyses sécuritaires françaises établissent une implication directe du président Abdelmadjid Tebboune et de ses proches dans ces actions illégales.
1. Contexte général : barbouzeries d’État
Le régime algérien est accusé d’avoir orchestré depuis Alger plusieurs opérations illégales à l’étranger, visant à traquer, intimider, voire enlever des opposants politiques réfugiés en France ou en Espagne. Ces actions auraient été menées sous couverture diplomatique, en violation du droit international.
2. Les cibles : opposants et exilés médiatiques
Parmi les principales cibles :
– Amir Boukhors connu sous Amir DZ, youtubeur critique du régime, enlevé dans la région parisienne en avril 2024.
– Abdou Semmar, journaliste, agressé en France en 2023.
– Hichem Aboud, ancien militaire, enlevé le 17 octobre 2024 à Barcelone.
Le régime cherche depuis des années à extrader ou faire taire ces figures, avec des accusations souvent infondées ou fabriquées.
3. La responsabilité du président Tebboune :
Des documents confidentiels et témoignages sécuritaires français pointent « l’implication directe » du président Abdelmadjid Tebboune, qui aurait personnellement ordonné la traque d’Amir DZ dès 2021. Le président est décrit comme colérique, rancunier et obsédé par la répression de ses détracteurs.
4. Les hommes de main du régime :
L’enquête met en lumière un réseau structuré autour de :
– Le général Rochdi Fethi Moussaoui, alias Sadek, chef de la Direction générale de la documentation et de la sécurité extérieure (DGDSE), ancien « diplomate » en poste à Paris.
– Le colonel Souahi Zerguine, alias Mouad, coordinateur des opérations clandestines.
– Boualem Boualem, directeur de cabinet de Tebboune.
Ces hommes ont utilisé des agents déguisés en diplomates pour mener des opérations de surveillance, d’intimidation et d’enlèvement.
5. Les preuves accablantes :
Plusieurs éléments relient directement les agents à l’État algérien :
– Bornage téléphonique des agents près des scènes d’enlèvement.
– Photos et rapports transmis depuis les lieux des opérations via messagerie cryptée à l’ambassade.
– Traqueur GPS dans la voiture d’Amir DZ, activé depuis l’ambassade d’Algérie à Paris.
– Versements en espèces pour rémunérer les exécutants.
– Fuite précipitée de plusieurs agents diplomatiques après les échecs des missions.
6. Réaction de la France
Face à ces faits, le Quai d’Orsay a officiellement demandé la levée de l’immunité diplomatique d’un premier secrétaire de l’ambassade pour qu’il soit entendu par la justice. La DGSI française suit de près les mouvements des agents algériens encore sur place.
7. Conséquences internes en Algérie
Des figures clés du renseignement (Djebbar, Mouad) ont été limogées, non pour leurs actes, mais en raison de querelles internes ou de rivalités de pouvoir. Le général Sadek a été confirmé à la tête de la DGDSE et continue de superviser les opérations à Paris via un nouvel homme de confiance.
Cette enquête révèle une stratégie d’État de répression transnationale, menée avec l’aval du président algérien Abdelmadjid Tebboune. Elle met en cause l’usage abusif du réseau diplomatique algérien en Europe pour museler l’opposition, et souligne le climat de tension croissante entre Alger et Paris.
Tebboune a fait manifestement une fixation sur quelques opposants, qu’ils soient blogueurs, journalistes, hommes politiques ou simples agitateurs. Et parfois, cela vire à l’obsession.
Toute opposition, même feutrée, peut se payer comptant. A minima, il empêche ses détracteurs de quitter le pays. « Des ISTN [interdictions de sortie du territoire national, NDLR] sont délivrées sans que l’on sache pourquoi », affirme une source du « JDD ».