Moins de 48 heures après l’attaque sanglante de Djibo, les jihadistes ont ciblé lundi la ville de Diapaga, dans l’est du pays. Des centaines d’assaillants affiliés au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), lié à Al-Qaïda, ont envahi la localité, causant d’importants dégâts, selon plusieurs sources sécuritaires et locales jointes par l’AFP.
Diapaga, chef-lieu de la province de la Tapoa, a été la scène d’une attaque d’envergure. Les jihadistes ont pris pour cible les forces de sécurité, attaquant d’abord le camp militaire et le poste de gendarmerie, avant de se déployer dans différents secteurs de la ville. « Ils ont occupé la ville pendant plusieurs heures, tirant sans relâche », a témoigné un habitant, soulignant que la population, terrifiée, est restée confinée chez elle.
Selon plusieurs témoins, des bâtiments publics et privés ont été incendiés, y compris des commerces, des monuments et des infrastructures administratives. Les assaillants ont également pris d’assaut la prison locale, libérant plusieurs détenus, dont certains étaient incarcérés pour des liens présumés avec les groupes armés.
Des vidéos relayées sur les réseaux sociaux, tournées par les jihadistes eux-mêmes, montrent notamment la libération des prisonniers et des scènes de destruction. Aucun bilan officiel des victimes n’a encore été communiqué, mais la situation sur le terrain reste préoccupante.
Cette nouvelle offensive survient dans un contexte d’intensification des violences. Dimanche, des combattants du GSIM avaient déjà investi Djibo, grande ville du nord, où des dizaines de civils et de soldats ont été tués, selon des sources locales. Le groupe jihadiste a revendiqué cette attaque, affirmant avoir causé la mort de 200 militaires, un chiffre impossible à vérifier de manière indépendante.
Dans une vidéo de propagande publiée récemment, un chef du GSIM, Oussman Dicko, a revendiqué les deux attaques et lancé de nouvelles menaces à l’encontre de l’armée burkinabè, appelant les civils à évacuer Djibo.
Les groupes jihadistes continuent de démontrer leur capacité à frapper en profondeur, dans des villes jusque-là relativement épargnées, accentuant un peu plus le climat d’insécurité dans le pays.