RDC : Plus de 1 300 soldats et policiers évacués de Goma après la prise de la ville par le M23

Dans un contexte de tensions persistantes dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), plus de 1300 militaires et policiers congolais ont été évacués de Goma vers Kinshasa, a annoncé jeudi le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Cette opération, jugée délicate, marque la fin d’un processus de plusieurs semaines mené à travers un territoire désormais contrôlé par les rebelles du M23.

Le Mouvement du 23 mars (M23), soutenu par le Rwanda selon Kinshasa et l’ONU, s’est emparé de Goma fin janvier, à l’issue de violents affrontements urbains ayant fait des milliers de morts. Depuis la chute de la ville, environ 2000 membres des forces de sécurité congolaises s’étaient réfugiés dans les bases de la Mission des Nations unies en RDC (Monusco), où ils sont restés bloqués pendant plusieurs mois.

Après de longues négociations entre la Monusco, le gouvernement congolais et les rebelles, le 30 avril, une opération d’évacuation par voie terrestre a été lancée sous la coordination du CICR. Celle-ci s’est achevée le 15 mai, avec l’évacuation sécurisée de 1359 personnes, comprenant des militaires désarmés, des policiers et leurs familles.

Alors que les opérations humanitaires se terminaient, Kinshasa a lancé de graves accusations contre le M23. Dans un communiqué officiel, les autorités congolaises accusent les rebelles d’avoir tué 107 personnes et enlevé plus de 4000 civils à Goma entre le 10 et le 13 mai. Ces civils auraient été confondus à tort avec des membres des FDLR, des Forces armées congolaises (FARDC) ou encore des milices Wazalendo.

Le gouvernement affirme que ces personnes ont été enlevées de force. Des cas d’exécutions sommaires, de viols, de tortures, de pillages et de restrictions sévères de mouvement auraient également été signalés dans plusieurs quartiers de Goma, notamment Ndosho, Mugunga, Lac Vert, Katoyi, Majengo, Sake et Kimoka, ainsi que dans le territoire voisin de Masisi.

Kinshasa dénonce également des manœuvres de repeuplement à caractère ethnique, accusant Kigali de favoriser l’installation de familles rwandaises munies de cartes d’identité officielles dans les zones sous occupation. Selon le gouvernement congolais, ces actes s’inscrivent dans une logique d’épuration ethnique menée par le Rwanda.

La situation sécuritaire à l’est de la RDC reste extrêmement préoccupante. Les affrontements se poursuivent et les populations civiles demeurent les premières victimes d’un conflit aux ramifications régionales de plus en plus complexes.