Une attaque-suicide perpétrée vendredi soir à Konduga, dans le nord-est du Nigeria, a coûté la vie à au moins 20 combattants civils engagés contre les jihadistes. L’attentat, attribué au groupe Boko Haram, a été commis par une femme kamikaze qui a déclenché ses explosifs près d’un poste de miliciens, à proximité du marché aux poissons, selon des responsables locaux.
« Dix-huit personnes sont mortes sur le coup, deux ont succombé à leurs blessures à l’hôpital », a précisé Tijjani Ahmed, chef de la milice locale. Seize autres personnes ont été blessées, dont dix grièvement. La police de l’État de Borno, où se situe Konduga, a confirmé l’attaque et fait état d’un bilan encore provisoire.
Le marché aux poissons de Konduga, particulièrement animé en soirée, a déjà été visé à plusieurs reprises par des attentats-suicides. La kamikaze aurait agi seule, se mêlant à la foule avant de faire exploser sa charge au moment où elle atteignait le lieu de rassemblement des miliciens.
Située à une quarantaine de kilomètres de Maiduguri, capitale de l’État de Borno, Konduga est régulièrement la cible d’attaques de Boko Haram depuis plus de 15 ans. Si une relative accalmie y avait été observée ces derniers mois, cette attaque signe une reprise brutale de la violence dans la région.
Les miliciens tués faisaient partie des groupes de volontaires civils qui assistent l’armée nigériane dans sa lutte contre les groupes jihadistes. Un enterrement collectif a eu lieu samedi matin, en présence de la population locale.
Depuis 2009, l’insurrection menée par Boko Haram et sa faction rivale, l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), a fait plus de 40 000 morts et déplacé deux millions de personnes dans la région du lac Tchad. Ces groupes ont intensifié leurs attaques ces derniers mois, ciblant villages, militaires et civils dans les Etats de Borno, Adamawa et Yobe, exacerbant une crise humanitaire déjà critique.