Libye : Le gouvernement de l’Est déclare une délégation européenne  persona non grata

Le gouvernement de l’Est libyen, dirigé par Osama Hammad, a annulé mardi une visite de hauts responsables européens à Benghazi, déclarant la délégation « persona non grata ». Celle-ci comprenait les ministres de l’Intérieur de l’Italie, de la Grèce, de Malte, ainsi que le commissaire européen aux migrations.

Selon un communiqué officiel, l’annulation est intervenue à l’arrivée des visiteurs à l’aéroport de Benina, à Benghazi. Ils ont été sommés de quitter immédiatement le territoire libyen. Le gouvernement reproche à la délégation une « violation flagrante des normes diplomatiques et des conventions internationales », sans en détailler la nature. Il les accuse aussi d’avoir ignoré les lois libyennes encadrant l’entrée et la circulation des diplomates.

La Libye reste divisée, entre le gouvernement d’Abdul Hamid Dbeibeh, reconnu par l’ONU et basé à Tripoli (à l’ouest), et celui de l’Est dirigé par Osama Hammad, soutenu par le maréchal Khalifa Haftar et nommé par le parlement.

Cette crise diplomatique survient dans un contexte de tensions migratoires. 

Mercredi, la Grèce a annoncé suspendre temporairement l’examen des demandes d’asile de migrants arrivant par bateau depuis l’Afrique du Nord, en particulier depuis l’Est libyen.

« Le passage vers la Grèce est fermé », a déclaré le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, affirmant que tout migrant entrant illégalement serait arrêté. Il a précisé que cette suspension, valable trois mois, viserait les traversées en provenance de ports libyens comme Tobrouk.

Depuis un an et demi,  la route migratoire via la Libye est devenue un point de départ majeur vers la Grèce, l’Italie et Malte.