La justice mauritanienne a ordonné dimanche dernier la libération d’Aaron Yoon, le jeune canadien de 24 ans condamné et détenu en Mauritanie pour avoir entretenu des liens avec Al-Qaïda au Maghreb Islamique.
La cour d’appel mauritanienne venait juste de condamner le jeune canadien à 18 mois de réclusion et à une amende de 2 000 dollars, après une condamnation en première instance à deux ans de prison par la Cour criminelle de Nouakchott. Cette peine ayant été déjà été purgée en détention préventive, la cour a aussitôt ordonné la libération du détenu. Les procureurs réclamaient 10 ans de prison, accusant notamment le prévenu d’avoir tenté de rejoindre les camps d’AQMI au Mali. Arrêté en décembre 2011, Aaron Yoon était arrivé en Mauritanie de deux amis également canadiens qui se sont retrouvés impliqués dans l’attaque terroriste le 16 janvier dernier du complexe gazier d’In Amenas dans le sud-est de l’Algérie en tant que preneurs d’otages. Ils ont été identifiés en avril par la police canadienne come Ali Mdlej et XristosKatsiroubas. Affirmant être venu en Mauritanie pour apprendre l’arabe et étudier le Coran, Aaron Yoon, qui toujours nié les accusations contre lui, n’a jamais été en mesure de dire comment ses deux amis s’étaient liés aux militants. L’attaqueen Algérie avait été revendiquée par Moktar Belmoktar, un ancien commandant d’AQMI qui a fondé son propre groupe à la fin de l’an dernier, et elle s’était soldée par la mort de 37 otages et de 29 terroristes dont les deux canadiens.
Les autorités canadiennes se sont montrées particulièrement discrètes dans cette affaire. Par contre celle-ci a été suivie de très près par Amnistie Internationale. L’ONG rapportait régulièrement de graves entorses dans la procédure judiciaire mauritanienne. Le canadien aurait été torturé lors de sa détention et forcé de signer une confession dont il ne comprenait pas le contenu.