Pour prouver l’importance qu’ils accordent à la réconciliation nationale dans leur programme, des candidats ont réalisé ces derniers jours des déplacements dans le nord du pays, foyer des tensions ethniques.
L’ancien ministre des Finances Soumaila Cissé, qui se présente au nom de l’URD (Union pour la République et la Démocratie), a été le premier à franchir le fleuve Niger pour aller à la rencontre des habitants de Gao. De nombreux sympathisants se sont réunis lundi dernier place de l’Indépendance pour assister à son meeting. Ibrahim Boubacar Keïta, alias « IBK », un autre grand favori du scrutin, s’est également rendu le même lundi à Kidal. Cette visite dans la ville que les Touaregs de la région considèrent comme la capitale historique de l’Azawad est la première étape de sa tournée électorale dans le nord du pays. La portée de ces déplacements forts symboliquement est toutefois ternie par le fait que les deux hommes, comme tous les autres candidats, sont de vieux routiers de la politique. De ce fait, ils ont à un moment ou à un autre fait partie des différents gouvernements qui ont dirigé le Mali ces vingt dernières années. De ce fait, ils ont été partie prenante de la politique qui a conduit au clivage actuel, une situation dans laquelle l’attention accrue de la communauté internationale représente le seul facteur nouveau.
L’attention portée par les candidats au nord du pays est l’occasion de rappeler que dans la province de Kidal seuls 20% des électeurs recensés ont reçu leur carte pour voter contre 68% dans le reste du pays. Mais malgré les problèmes logistiques et les défauts qui ne devraient pas manquer de se produire, les deux principaux partis politiques du paysse sont engagés hier mardi à respecter les résultats du scrutin présidentiel.