Soudan : Des frappes de drones des FSR sur Khartoum

Mardi à l’aube, des frappes de drones ont visé plusieurs sites stratégiques à Khartoum, marquant un regain de tensions dans la capitale soudanaise, pourtant sous contrôle de l’armée régulière depuis mai. Les cibles : une raffinerie, une centrale électrique, et des installations militaires, dont le complexe de Yarmouk et la base aérienne de Wadi Seidna.

Les attaques, survenues vers 5h (3h GMT), ont été revendiquées par la coalition civile « Tasis », alliée aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Dans un communiqué, elle parle de « frappes aériennes précises » menées par sa « force aérienne » à Khartoum et dans d’autres villes. Elle affirme qu’il s’agit d’une réponse aux « crimes » commis par l’armée au Darfour, au Kordofan et ailleurs.

Si les autorités militaires ont évoqué des « dégâts mineurs », plusieurs témoins ont rapporté des coupures d’électricité. Des drones venus de l’ouest ont également visé la raffinerie de Bahri, au nord de la capitale, tandis qu’un autre engin a atteint un bâtiment militaire à Kafouri, blessant plusieurs soldats.

Depuis le début de l’année, l’armée a repris le centre du pays, repoussant les FSR vers l’ouest, notamment au Darfour. Le gouvernement militaire mène actuellement une vaste opération de reconstruction à Khartoum, où plus de 600 000 déplacés sont revenus selon l’ONU. Objectif : un retour rapide à la situation pré-conflit, avant la relocalisation du pouvoir à Port-Soudan.

Mais dans les régions du Kordofan et du Darfour, les combats restent intenses. La coalition pro-FSR a réaffirmé sa volonté de continuer la lutte jusqu’à la « construction d’une nation libre » basée sur « la paix et la justice ».

La guerre, déclenchée en avril 2023 entre l’armée et les FSR, a déjà fait des dizaines de milliers de morts et forcé plus de 14 millions de personnes à fuir. L’ONU qualifie la situation de « pire crise humanitaire au monde ». Toutes les tentatives de médiation sont restées sans issue, et le général Abdel Fattah al-Burhane exclut toute réconciliation avec le général Mohamed Hamdan Dagalo, chef des paramilitaires FSR.