RDC : Au moins 86 civils tués dans deux attaques attribuées aux ADF dans le Nord-Kivu

Au moins 86 personnes ont été tuées dans la nuit de lundi à mardi dans deux attaques coordonnées dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), ont rapporté des sources locales et sécuritaires. Les violences ont été perpétrées par des rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF), affiliés au groupe État islamique, dans deux villages de la province du Nord-Kivu.

Le village de Ntoyo, situé à quelque 125 kilomètres de Fotodu, a payé le plus lourd tribut, avec au moins 68 morts selon un bilan provisoire communiqué mardi. Dans la soirée du même jour, 18 autres civils ont été tués à Fotodu, à 25 km au nord de Beni.

La plupart des victimes ont été abattues par balles ou brûlées vives dans leurs maisons, ont précisé des responsables locaux. Les populations dénoncent l’inaction des forces armées, alors qu’une position militaire congolaise était pourtant stationnée à moins de 10 km de Ntoyo, dans la cité minière de Manguredjipa.

« Il est incompréhensible que malgré la présence de militaires, l’ennemi continue à tuer la population », a dénoncé Samuel Kakule, président de la société civile locale. Son homologue de Fotodu, Kinos Katuo, a lui aussi fustigé le manque de réaction des autorités, malgré la persistance des massacres.

Ces attaques surviennent après plusieurs mois d’accalmie relative. Depuis fin juillet, les ADF ont intensifié leurs opérations, causant la mort de plus de 150 civils dans les provinces du Nord-Kivu et d’Ituri.

L’est de la RDC reste en proie à une instabilité chronique, alimentée par la présence de dizaines de groupes armés. En dehors des ADF, le groupe M23, soutenu par le Rwanda, a conquis d’importants territoires entre janvier et février. Malgré des initiatives diplomatiques récentes, notamment du Qatar et des États-Unis, la situation sécuritaire demeure critique.

Le bilan humain ne cesse de s’alourdir, tandis que les populations locales appellent à des actions concrètes pour mettre fin aux violences.