Algérie : Le président Abdelmadjid Tebboune ordonne le boycott du grand forum énergétique en Russie

Alors que 84 pays participent cette semaine à la Semaine mondiale de l’énergie, l’un des plus grands forums internationaux consacrés à l’avenir de l’énergie durable, l’Algérie a brillé par son absence à Moscou. Sur instruction directe du président Abdelmadjid Tebboune, aucune délégation algérienne n’a pris part à l’événement. Une décision interprétée comme un geste de protestation contre la position récente de la Russie sur deux dossiers hautement sensibles pour Alger : le Sahara occidental et le nord du Mali.

Selon des sources diplomatiques, le Kremlin aurait réaffirmé son soutien au plan d’autonomie marocaine sous souveraineté du Royaume, une ligne que l’Algérie rejette farouchement depuis des décennies. Cette reconnaissance du projet marocain a provoqué la colère du pouvoir algérien, qui a ordonné à ses hauts responsables de boycotter l’événement russe.

Mais la brouille ne s’arrête pas là. Moscou aurait également exprimé des inquiétudes sur le rôle trouble joué par l’Algérie dans le nord du Mali, où plusieurs rapports occidentaux et africains évoquent des interférences sécuritaires algériennes via des réseaux paramilitaires, des groupes terroristes et des milices armés locaux.

Le Kremlin, de plus en plus présent au Sahel à travers la société militaire privée africaine “Africa Corps” (successeur du groupe Wagner), voit d’un mauvais œil les manœuvres du régime militaire algérien dirigé par le général Saïd Chengriha.

Pendant ce temps, la Semaine mondiale de l’énergie qui se tient du 15 au 17 octobre au Centre des expositions Manege à Moscou, réunit des dirigeants, experts et industriels venus de 84 pays pour débattre des grands défis de la transition énergétique mondiale : sécurité d’approvisionnement, développement des énergies renouvelables et coopération internationale.

Parmi les participants figurent le ministre de l’Energie saoudien, le prince Abdulaziz bin Salman, son homologue turc Alparslan Bayraktar, ainsi que le secrétaire général de l’OPEP, Haitham Al Ghais.