Depuis la reconnaissance par les Etats-Unis et les pays arabes de la souveraineté du Maroc sur son Sahara, suivie par des positions de plus en plus favorables de pays européens comme la France, le Royaume-Uni, l’Espagne et Israël, la donne géopolitique au Maghreb a profondément changé.
Dans ce contexte, le Front Polisario, une organisation terroriste, longtemps considéré par Alger comme un atout stratégique dans sa rivalité avec Rabat, s’est transformé en un fardeau diplomatique et économique pour le régime algérien.
L’Algérie, principal soutien politique, militaire et financier du mouvement séparatiste depuis les années 1970, se retrouve isolée sur la scène internationale. Les grandes puissances mondiales et plusieurs pays africains, latino-américains, asiatiques, privilégient une solution politique réaliste, fondée sur l’initiative marocaine d’autonomie sous souveraineté du Royaume.
Par ailleurs, le Front Polisario bénéficie également d’un appui croissant de l’Iran, via son réseau d’influence régional et par l’intermédiaire du Hezbollah libanais ainsi que des milices des gardiens de la révolution iranienne.
Selon plusieurs rapports occidentaux, Téhéran a fourni une assistance logistique et un soutien en formation militaire à certains cadres du mouvement terroriste Polisario, avec la bénédiction d’Alger. Cette alliance inquiétante entre le régime iranien et le Polisario renforce les soupçons de déstabilisation régionale, transformant le groupe terroriste en un instrument géopolitique au service d’intérêts étrangers hostiles à la stabilité du Maghreb et du Sahel.
Sur le plan interne, le coût du soutien au Polisario devient également un sujet en Algérie. Alors que le pays fait face à des difficultés économiques, à un mécontentement social croissant et à des tensions politiques internes, l’opinion publique commence à s’interroger sur l’utilité de financer un mouvement sans perspective réelle de succès diplomatique.
De plus, la persistance du régime militaire du général Saïd Chengriha et du président Abdelmadjid Tebboune à soutenir le Polisario expose l’Algérie à une fragmentation ou un éclatement interne, selon les analystes.
Au nord, la Kabylie continue de réclamer la reconnaissance de ses droits politiques et culturels, tandis qu’au sud, plusieurs mouvements autonomistes émergent, réclamant plus d’autonomie et dénonçant la marginalisation des régions sahariennes. Ce double front intérieur affaiblit davantage la cohésion nationale et met en lumière les contradictions d’un pouvoir qui prône l’autodétermination pour autrui, mais la refuse à ses propres populations.
Les services de renseignement occidentaux estiment que le régime algérien militaire est aujourd’hui prisonnier de sa propre stratégie : incapable d’abandonner un allié qu’il a longtemps présenté comme une cause nationale, mais conscient que le Polisario est devenu une épine dans son pied, ternissant son image internationale et compromettant la stabilité du pays.
