Le Rassemblement national a décroché ce jeudi une victoire qualifiée d’historique à l’Assemblée nationale. Pour la première fois, le parti de Marine Le Pen est parvenu à faire adopter une résolution de sa propre initiative, appelant à la dénonciation et la dissolution de l’accord franco-algérien de 1968.
Le parti RN a inscrit ce texte en tête de ses priorités, ciblant un sujet sensible dans les relations entre Paris et le régime militaire algérien.
L’accord en question, signé six ans après la fin de la guerre d’Algérie, accorde aux ressortissants algériens un régime migratoire privilégié : possibilité de séjourner plus de trois mois sans visa spécifique et accès facilité aux titres de séjour de dix ans, notamment dans le cadre du regroupement familial.
Après plusieurs décennies de débats, la demande de dénonciation de ce traité, portée de longue date par la droite et l’extrême droite, a finalement obtenu sa majorité. Tous les députés du RN, rejoints par les élus du mouvement d’Eric Ciotti et une partie des groupes Les Républicains et Horizons, ont permis ce succès inattendu.
« Quand le RN défend des propositions que nous partageons, il n’y a aucune raison de s’y opposer », a expliqué Laurent Wauquiez, chef de file des députés LR, justifiant ce vote commun.
Marine Le Pen, à la sortie de l’hémicycle, a salué une étape majeure pour son parti : « C’est une journée que l’on peut qualifier d’historique. Désormais, le gouvernement doit tenir compte de la volonté exprimée par l’Assemblée nationale ».
Ainsi, au-delà de sa portée politique, ce vote marque un tournant pour la première fois pour le Rassemblement national qui impose son agenda sur un sujet sensible mêlant immigration, mémoire et diplomatie.
