Alors que la situation politique en Algérie suscite une inquiétude croissante dans les milieux diplomatiques, plusieurs analystes occidentaux s’interrogent sur la possibilité d’un éclatement du pays.
Au sommet de l’appareil militaire, le général Saïd Chanegriha, chef d’état-major et ministre délégué à la Défense, concentre de plus en plus de pouvoir. Ses interventions politiques et économiques, des instructions adressées au président Abdelmadjid Tebboune, sont devenues une dérive autoritaire du commandement militaire.
Dans ce climat de crispation, le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) poursuit sa trajectoire politique vers l’émancipation. Après une première proclamation symbolique d’indépendance à New York, le 20 avril 2024, sous la direction de son président Ferhat Mehenni, le mouvement kabyle vient de franchir une nouvelle étape décisive.
Le 19 octobre 2025, un Congrès extraordinaire s’est tenu à Paris, réunissant les représentants du MAK, du Gouvernement provisoire kabyle en exil (Anavad), du Parlement kabyle (Imni Aqvayli), ainsi que plusieurs cadres et délégués régionaux. A l’unanimité, les congressistes ont adopté la Déclaration d’indépendance de la Kabylie, concrétisant plus de vingt ans de lutte pacifique pour la reconnaissance du droit à l’autodétermination.
Après avoir examiné les rapports politiques, juridiques et diplomatiques, les participants ont estimé que le texte final reflétait fidèlement la volonté du peuple kabyle de disposer librement de son destin. L’acte d’adoption, signé par le président du Congrès, SAB Amar Khodja, et son secrétaire, Yuva Iazzuguen, confère désormais mandat officiel à l’Anavad pour entreprendre les démarches internationales nécessaires à la reconnaissance de l’Etat kabyle.
Dans la nuit suivant la clôture des travaux, le Premier ministre kabyle, Mass Hanafi Ferhouh, a transmis au Parlement le projet de loi portant Déclaration d’indépendance, afin qu’il soit examiné et amendé conformément aux procédures institutionnelles.
L’Anavad a également annoncé la publication prochaine d’un document de référence détaillant les fondements juridiques, politiques et historiques de cette Déclaration, un texte à vocation à la fois pédagogique pour la population kabyle et diplomatique pour les Etats et organisations internationales.
En clôturant les travaux, Ferhat Mehenni a tenu à rappeler la portée pacifique de cette démarche : La proclamation d’indépendance n’est dirigée contre aucun pays ni aucun peuple. Elle met simplement en œuvre, de manière pacifique et légitime, le droit inaliénable du peuple kabyle à disposer de lui-même.
Dans un communiqué publié à l’issue du congrès, le gouvernement kabyle en exil conclut sur une note d’espoir : Cet acte marquera l’entrée de la Kabylie dans une ère nouvelle de sa longue quête de liberté. Vive la Kabylie indépendante !”
Le 19 octobre 2025 restera ainsi dans l’histoire comme la date à laquelle le peuple kabyle a franchi la dernière étape avant la naissance de son Etat.
Cette proclamation s’est faite en prévision d’une autre déclaration prévue pour le 14 décembre 2025, pour la déclaration d’indépendance du pays kabyle.
