Le Conseil constitutionnel ivoirien a validé mardi la réélection d’Alassane Ouattara pour un quatrième mandat, suite au scrutin du 25 octobre. À 83 ans, Ouattara a remporté l’élection avec 89,77% des voix, bien que les deux principaux leaders de l’opposition, Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, aient été inéligibles.
« La juridiction constitutionnelle n’a enregistré aucune réclamation et n’a constaté aucune irrégularité », a affirmé Chantal Nanaba Camara, présidente du Conseil constitutionnel. Elle a également validé le taux de participation de 50,10%. La victoire d’Ouattara a été particulièrement marquée dans le nord du pays, tandis que le sud et l’ouest, zones traditionnellement opposées, ont boudé l’élection.
Dans la foulée, Emmanuel Macron a félicité Ouattara pour sa réélection lors d’un appel, réaffirmant la volonté de la France de renforcer son partenariat avec la Côte d’Ivoire et de poursuivre le dialogue sur les enjeux internationaux. La Côte d’Ivoire reste un partenaire clé pour la France dans une région où l’influence française s’érode, notamment en raison de la montée en puissance de régimes militaires hostiles à Paris au Burkina Faso et au Mali.
Alassane Ouattara, francophile assumé, entretient une relation étroite avec Macron, multipliant les séjours privés en France. Cependant, la France n’a pas officiellement pris position sur la légitimité de ce quatrième mandat, contesté par l’opposition, ni sur l’exclusion des principaux opposants du processus électoral.
Le scrutin du 25 octobre, bien qu’en grande partie pacifique, a été marqué par des violences avant et pendant l’élection. Les autorités ont rapporté la mort de 11 personnes dans des manifestations interdites ou des affrontements intercommunautaires. L’opposition évoque un bilan de 27 morts. Le pays se prépare désormais aux législatives prévues le 27 décembre, auxquelles le PDCI de Thiam a annoncé sa participation.
