Mali : Le JNIM cherche à renverser le pouvoir malien pour instaurer un califat, selon la France

Les djihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaïda, poursuivent leur stratégie de déstabilisation du Mali en asphyxiant son économie, notamment par un blocus sur les carburants. Leur objectif, selon le chef des services de renseignement extérieurs français, est de renverser le pouvoir et d’instaurer un califat sur une partie ou l’ensemble du territoire malien.

Dans une interview à la radio France Inter, Nicolas Lerner, le directeur de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), a précisé que, bien que le JNIM ne semble pas avoir la capacité ou la volonté de contrôler directement le pays, il cherche à déstabiliser le pouvoir actuel. « Tout laisse à penser que le JNIM souhaite la chute de la junte et l’installation d’un gouvernement favorable à l’instauration d’un califat », a-t-il déclaré, soulignant que la situation au Mali représente désormais une menace directe pour les intérêts de la France.

La situation sécuritaire au Mali se dégrade de manière inquiétante. Vendredi, la France a recommandé à ses ressortissants de quitter le pays « dès que possible », en raison de la montée des tensions et du danger accru sur le terrain. Quelques jours plus tôt, les États-Unis et le Royaume-Uni avaient pris des mesures similaires, en évacuant leur personnel « non essentiel » et leurs familles.

L’Union africaine (UA) a également exprimé son inquiétude face à l’aggravation rapide de la situation. Le président de la Commission de l’UA, Mahmoud Ali Youssouf, a déploré l’intensification des blocages économiques imposés par les groupes terroristes, avec des coupures d’approvisionnement en carburant et une détérioration catastrophique des conditions humanitaires pour les civils. « Les attaques meurtrières qui visent des innocents aggravent l’instabilité dans ces régions », a-t-il déploré.

Face à cette situation, Youssouf a réaffirmé la solidarité de l’UA avec le gouvernement et le peuple malien. Il a aussi appelé à une réponse internationale plus forte et coordonnée pour lutter contre le terrorisme et l’extrémisme violent au Sahel. L’UA a promis de continuer à soutenir le Mali et les autres pays de la région dans leur lutte pour la paix et la stabilité.

Les tensions croissantes au Mali et dans toute la région du Sahel soulignent la nécessité d’une coopération renforcée et d’un partage d’informations plus efficace entre les nations touchées pour contrer la menace jihadiste grandissante.