L’ANI (Agence Nouakchott Information) a diffusé hier jeudi un communiqué annonçant la fusion des deux mouvements terroristes MUJAO (Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest) et les « Signataires du Sang » en une seule et nouvelle entité. Celle-ci a été baptisée « Al Mourabitoune » (Les Almoravides).
Son commandement n’a pas été confié au Touareg mauritanien Ahmed Ould Amer ni à l’algérien Mokhtar Belmokhtar, respectivement chefs du MUJAO et des Signataires du Sang, mais à un vétéran d’Afghanistan qui a combattu au Nord du Mali mais dont l’identité est gardée secrète. Cette annonce n’est pas une surprise. L’on savait les deux mouvements terroristes proches depuis leur revendication conjointe des attentats-suicides menés en mai dernier au Niger contre une base militaire d’Agadez et contre la mine d’uranium d’Arlit. Saluant ses leaders, les Almoravides semblent avoir porté allégeance à Al-Qaïda dont ils s’inspirent sur le plan idéologique. Dans le communiqué annonçant sa formation, la nouvelle organisation terroriste menace tout particulièrement les intérêts français dans la région et ailleurs dans le monde en représailles à l’Opération Serval menée cette année au Mali contre les militants islamistes. Elle s’engage également à soutenir les islamistes en Egypte qui sont confrontés à une dure répression par les autorités de transition et l’armée.
Selon les experts, le MUJAO et les Signataires du Sang ont conservé leurs capacités de nuisance en mettant leurs combattants à l’abri pendant l’opération militaire au Nord du Mali. Depuis l’élimination d’Abou Zeid par les troupes tchadiennes, Mokhtar Belmokhtar est l’homme à abattre pour les pays engagés dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Les Etats-Unis l’accusent d’être le cerveau de l’attaque menée en janvier dernier contre le site gazier de Tinguentourine dans l’est de l’Algérie. Sa tête est mise à prix pour 5 millions de dollars.