Un calme relatif était de retour en fin de semaine dernière à Bordj Badji Mokhtar, petite ville de 17 000 habitants dans le sud de l’Algérie, à la frontière avec le Mali, après les violents affrontements qui ont éclaté mercredi dernier entre une tribu touarègue et une tribu arabe.
Ces combats entre Idnans, touaregs, et Barabiches, Arabes, ont éclaté après qu’un jeune Touareg ait été battu à mort par des Barabiches pour des raisons qui n’ont pas encore pu être élucidées. Ils ont été violents, les belligérants s’affrontant à coups de sabres et de barres de fer. Le bilan est encore controversé. Les autorités algériennes parlent de 9 morts contre une vingtaine selon les habitants de Bordj Badjli Mokhtar. L’hostilité entre ces deux tribus vivant du commerce caravanier le long des frontières, du Niger jusqu’à la Mauritanie, est ancienne. Et l’on pensait la situation sur le point de se normaliser après qu’un accord ait été conclu entre les deux parties une dizaine de jours avant les incidents à Bordj Badjli Mokhtar. Le MNLA (Mouvement National de Libération de l’Azawad), le MAA (Mouvement Arabe de l’Azawad) et le HCUA (Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad), tous trois des mouvements politiques maliens, ont demandé à l’Algérie l’ouverture d’une enquête sur ces évènements. De leur côté, en plus d’avoir placé une dizaine de personnes dont trois maliens en détention, les autorités algériennes sollicitent le concours des notables de la ville pour le respect de l’accord conclu.
La raison de la tension latente entre les deux communautés est le contrôle de la contrebande aux frontières, une activité qui a gagné de l’importance dans la région avec les inondations à Bordj en août et une grève des transporteurs routiers et qui a été compliquée par la décision du Premier ministre algérien de limiter les quantités de carburant par véhicule.