Gabon : Emmanuel Macron affiche la posture d’un dirigeant sage, engagé pour un partenariat équilibré avec l’Afrique

Le président français Emmanuel Macron a entamé dimanche une visite officielle au Gabon, avec pour objectif de « renforcer et renouveler » le partenariat bilatéral entre Paris et Libreville. Il s’agit de la troisième étape de sa tournée africaine, débutée à l’île Maurice puis en Afrique du Sud, avant une dernière halte prévue en Angola.

A son arrivée à Libreville, Emmanuel Macron a été accueilli par le président gabonais Brice Oligui Nguema, auteur du putsch de 2023 et élu en avril dernier après dix-neuf mois de transition politique.

Selon l’Elysée, le chef de l’Etat français souhaite « saluer le parachèvement de la transition » et apporter son soutien aux nouvelles autorités. La présidence gabonaise évoque, elle, une « dynamique politique profondément renouvelée » et un dialogue désormais fondé sur « des échanges d’égal à égal ».

Le général Oligui, dont l’élection n’a pas révélé d’irrégularités majeures selon les observateurs internationaux, a reconduit après son arrivée au pouvoir le partenariat de défense avec la France pour deux ans, un accord qui devra être validé à nouveau en janvier prochain.

Paris, engagé dans une reconfiguration de son dispositif militaire en Afrique, a réduit sa présence au Gabon à une centaine de soldats contre environ 1200 dans les années 2000. Cette présence se concentre désormais sur la formation, notamment via la future Académie de protection de l’environnement et des ressources naturelles, destinée à lutter contre le braconnage et l’orpaillage illégal.

Sur le plan économique, les entreprises françaises cherchent à consolider leur position dans ce pays d’Afrique centrale de 2,3 millions d’habitants, où elles sont fortement implantées dans les secteurs pétrolier, minier et forestier.

L’Agence française de développement participe par ailleurs à la modernisation du Transgabonais, unique ligne ferroviaire du pays et axe stratégique pour l’exportation du manganèse. Un vaste plan de rénovation lancé en 2024 prévoit de remplacer 270 kilomètres de rails et de traverses d’ici 2027, un chantier rendu complexe par la nature des sols, la forêt dense et les fortes pluies.

Lors de sa précédente visite à Libreville, en mars 2023, Emmanuel Macron avait déclaré que l’ère de la « Françafrique » était « révolue » et que Paris se positionnait désormais comme un « interlocuteur neutre » sur le continent.

Depuis 2017, il défend une approche tournée vers la jeunesse, le travail mémoriel et des partenariats économiques « gagnant-gagnant ».