Tchad : Deux soldats tués dans une attaque attribuée aux paramilitaires soudanais à la frontière

L’état-major des armées tchadiennes a condamné samedi une attaque survenue la veille contre une localité frontalière, imputée à des paramilitaires soudanais. Selon le communiqué officiel, le bombardement a coûté la vie à deux soldats tchadiens et blessé un troisième, un acte qualifié d’« agression injustifiée » contre le Tchad.

L’attaque aurait été menée par un drone appartenant aux Forces de soutien rapide (FSR), engagées depuis avril 2023 dans un conflit armé contre l’armée régulière soudanaise. L’engin a frappé la localité d’Al-Tina, située à la frontière entre les deux pays. L’état-major souligne qu’il s’agit de la première fois, depuis le début de la guerre au Soudan, que des militaires tchadiens sont tués dans des violences liées à ce conflit.

Les autorités militaires tchadiennes estiment que cette frappe était « intentionnelle et délibérée » et constitue une violation du droit international. Elles mettent en garde les parties impliquées dans la guerre soudanaise contre toute atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale du Tchad.

Dans son communiqué, l’armée affirme se réserver « le droit de répondre par tous les moyens légaux, en légitime défense », en cas de nouvelle incursion ou attaque sur le territoire national.

Sur le terrain, les Forces de soutien rapide contrôlent désormais la quasi-totalité du nord et de l’ouest du Darfour, à l’exception de certaines zones tenues par des groupes tribaux se déclarant neutres. Mercredi, les FSR avaient annoncé la prise des villes d’Abou Qomra et d’Oum Brou, dans le nord du Darfour, deux localités situées sur l’axe menant à Al-Tina. En octobre dernier, elles avaient également revendiqué le contrôle d’El-Facher, capitale du Darfour-Nord, consolidant leur domination sur l’ensemble de la région.

La guerre au Soudan a déjà fait des dizaines de milliers de morts, contraint des millions de personnes à fuir leur foyer et provoqué ce que les Nations unies décrivent comme la pire crise humanitaire actuelle dans le monde.