Dimanche, plusieurs milliers de manifestants musulmans sont descendus dans les rues de Bangui, pour crier leur opposition à l’armée française après qu’un accrochage entre des soldats français et des combattants de l’ancienne rébellion Séléka a fait trois morts parmi ces derniers.
Dans l’après-midi, les manifestants se sont rassemblés dans le centre-ville en marchant pacifiquement pendant près d’une heure sur une grande avenue vers le quartier musulman PK5 avant d’être dispersés, selon l’armée française, par les forces de police de la Misca, la force africaine en Centrafrique.
Les manifestants accusent les soldats français de partialité.En effet, les musulmans minoritaires considèrent que le désarmement en cours dans la capitale des combattants de l’ancienne rébellion Séléka les prive de leur protection, les livrant ainsi à la merci des milices « anti-balaka » déjà coupables de plusieurs attaques et atrocités.
C’est justement une opération de désarmement dans un quartier nord de la ville qui a conduit dimanche, à l’incident entre les anciens rebelles et les soldats français. Sans donner un bilan, l’état-major français a confirmé que les militaires français avaient ouvert le feu par deux fois dans la journée.Une première fois sur un groupe d’une demi-douzaine de personnes soupçonnées d’être des ex-Séléka qui « allaient faire usage de leur armes » alors qu’elles étaient pointées contre les troupes françaises et la seconde fois « contre un tireur isolé ». Côté Séléka, on affirme que trois anciens rebelles ont été abattus alors qu’ils ne montraient aucune hostilité.
L’armée française compte 1 600 soldats en Centrafrique, déployés en appui des 3 700 militaires de la Misca. La situation relativement calme à Bangui n’en demeure pas moins tendue. Après quelques jours de répit, les incidents ont repris de manière intermittente dans plusieurs quartiers où les tensions intercommunautaires restent vives.