Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a nommé mercredi les membres d’une commission internationale d’enquête pour la Centrafrique. Cette entité dispose d’une période initiale d’un an pour enquêter sur les exactions commises depuis le 1er janvier 2013 dans ce pays.
La mise sur pied de cette commission est conforme à la résolution adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies le 5 décembre 2013. Elle sera composée d’un secrétariat et de trois experts dans le domaine des droits de l’Homme. Bernard Acho Muna, de nationalité camerounaise et avocat à la Cour suprême de son pays sera le président de la Commission. Il a également été vice-procureur au Tribunal pénal international pour le Rwanda.
Les deux autres experts sont Jorge Castadena, ancien ministre mexicain des Affaires étrangères qui a également enseigné dans plusieurs universités au Mexique et aux Etats-Unis et Fatimata M’baye, avocate mauritanienne, vice-présidente de la FIDH (Fédération internationale des droits de l’Homme) et co-fondatrice de l’Association mauritanienne des droits de l’Homme. Les conclusions de l’enquête doivent être communiquées d’ici juin 2015.
Les affrontements qui opposent régulièrement des membres des communautés musulmane et chrétienne depuis la prise du pouvoir en mars 2013 par la rébellion majoritairement musulmane de la Séléka, ont donné lieu à de nombreuses violations des droits de l’Homme de part et d’autre. Ces violences ont également provoqué le déplacement massif de près d’un million de personnes dans le pays depuis fin mars 2013 et environ 2.6 millions de personnes, soit la moitié de la population, ont besoin d’aide humanitaire.
Rendre la justice à ceux qui ont déjà été victimes d’exactions pourrait concourir à prévenir le génocide que fait craindre l’intensité de la haine entre les communautés chrétienne et musulmane.