Alors que les violences se poursuivent en Centrafrique, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a évoqué dimanche, la possibilité pour les Etats-Unis d’adopter des sanctions contre ceux qui en sont les instigateurs.
L’espoir d’une accalmie qu’avait suscitée l’élection de Catherine Samba-Panza au poste de présidente de transition s’est vite évanoui. De nouvelles violences entre chrétiens et musulmans ont eu lieu dimanche à Bangui. Les tirs et tentatives de pillages se sont concentrés autour du quartier PK-5, dans le centre-ville, qui, avec ses centaines de magasins appartenant pour la plupart à des musulmans, est le poumon commercial de la capitale.
La mise en garde de John Kerry cible aussi bien les anciens rebelles Séléka que les milices anti-Balaka. Elle est également l’occasion du renouvellement du soutien des Etats-Unis au nouveau pouvoir de transition en Centrafrique. La présidente Catherine Samba-Panza a nommé samedi dernier André Nzapayeké comme nouveau Premier ministre. Celui-ci a immédiatement fait de l’arrêt des exactions dans le pays sa principale priorité, avec le retour des déplacés chez eux et la réconciliation nationale.
La Centrafrique se trouve toujours dans une crise humanitaire sans précédent à cause des tueries interreligieuses qui ont débuté avec le renversement du régime de François Bozizé en mars 2013 par la coalition rebelle Séléka majoritairement musulmane. Des centaines de milliers de personnes se sont déplacées, dont la moitié de la population de Bangui, soit environ 400 000 personnes.
L’intervention française lancée début décembre aux côtés des forces militaires africaines n’a pas permis l’arrêt de ces violences. Le nouveau pouvoir centrafricain se retrouve dans une situation particulièrement délicate pour appliquer sa feuille de route qui doit mener le pays vers des élections prévues en février 2015.