L’actuel chef d’état-major du Mali et ancien ministre de la Défense le général Yamoussa Camara a été inculpé et écroué jeudi pour son implication présumée dans le meurtre de soldats proches de l’ancien régime d’Amani Toumani Touré.
Des sources judiciaires ont rapporté que l’arrestation du général s’était imposée après la découverte de « nouvelles preuves de son implication dans l’affaire ». Plusieurs autres hauts responsables maliens seraient également soupçonnés.
L’affaire concerne la mort de 21 « bérets rouges », les fidèles de l’ancien président Touré, dont les corps ont été retrouvés le 4 décembre dans une fosse commune près de Bamako. Ils faisaient partie des militaires maliens qui avaient disparu suite à la tentative ratée de « contre-coup d’Etat » en avril 2012.
Selon les déclarations à Bamako d’un responsable militaire, après que la télévision d’Etat malienne a présenté les putschistes comme des « mercenaires », le général Yamoussa Camara aurait tenté d’étouffer l’affaire en faisant croire que certains de ces parachutistes avaient été envoyés en renfort dans le nord du Mali, et sont morts au front.
Les différentes sources judiciaires qui se sont exprimées sur cette affaire n’ont fait aucune déclaration sur le détail des chefs d’inculpation retenus contre le général Camara, un proche d’Amadou Sanogo. Celui-ci, auteur du coup d’Etat qui avait renversé Amadou Toumani Touré, et plusieurs de ses proches, ont été arrêtés et inculpés en novembre 2013.
La disparition et la mort des soldats sont l’un des épisodes les plus marquants des règlements de compte au sein de l’armée malienne après le coup d’Etat qui a plongé le pays dans le chaos. Le président Ibrahim Boubacar Keïta et son ministre de la Défense Soumeylou Boubèye Maïga ont eu, à plusieurs reprises, leur intention de ne pas interférer le jugement de cette affaire par les magistrats.