Le général congolais et chef de la Misca, la force africaine en Centrafrique, Jean-Marie Michel Mokoko a annoncé mercredi, que la mission africaine considère désormais les miliciens majoritairement chrétiens anti-balaka comme des ennemis. Ils devraient, désormais, être traités en tant que tels.
Cette décision de la Misca intervient après plusieurs violences ces derniers jours dans la capitale centrafricaine Bangui au cours desquelles des miliciens anti-balaka ont ouvert le feu sur les soldats africains. Les anti-balaka, par l’intermédiaire de l’un de leurs chefs autoproclamés Emotion Brice Namsio, soutiennent qu’après leur déploiement dans le quartier Foûh samedi et dimanche, ce sont des éléments de la Misca qui ont ouvert le feu sur la population.
La Misca et la force française Sangaris ont effectivement fait une vingtaine de tués ces derniers jours dans la capitale centrafricaine dans leurs tentatives de mettre un terme à des affrontements qui ont éclaté samedi et dimanche dans le quartier PK-5 entre des groupes armés. Des anti-balaka et des pillards d’un côté se sont heurtés à des musulmans encore retranchés dans ce secteur.
Pour les musulmans qui n’ont pas encore choisi la solution de l’exode, la solution est de plus en plus intenable face à des anti-balaka de plus en plus entreprenants. Ces derniers sont allés jusqu’à installer des barricades sur certaines artères de la ville, perturbant la circulation.
La nouvelle prise de position de la Misca, soutenue par l’opération Sangaris, devrait permettre aux militaires étrangers d’écarter les accusations de complicité passive envers les miliciens anti-balaka dont ils étaient l’objet depuis le début de leur intervention dans le pays. Mais elle ne devrait pas contribuer à rendre leur présence plus populaire auprès de la population centrafricaine.Celle-ci, majoritairement chrétienne, est encore grandement reconnaissante aux anti-balaka d’avoir agi contre les exactions qu’elle subissait de la part des ex-Séléka.