Dans une interview à Nairobi au Kenya, l’ancien vice-président sud-soudanais Riek Machar a reconnu ne pas avoir le contrôle total de ses troupes qui affrontent l’armée régulière sud-soudanaise depuis le mois de décembre dernier et accusées d’atrocités.
Les Nations unies entre autres, ont accusé les troupes favorables à l’ancien-vice président sud-soudanais d’avoir massacré des centaines de civils sur des bases ethniques, lors de la reprise à la mi-avril dernier de la localité de septentrionale de Bentiu, capitale de l’Etat pétrolifère d’Unité. Riek Machar soutient que des nombreux efforts sont déployés dans la formation et la discipline de ses troupes qui ont pris du temps à être regroupées au sein d’une force viable sous une structure de commandement et de contrôle.
Mais le caractère hétéroclite de cette force rebelle dans un conflit, qui a rapidement pris un virage ethnique entre dinka et nuer, des ethnies dont sont respectivement issus le président Salva Kiir et Riek Machar, rend son contrôle particulièrement délicat. En plus des militaires provenant de la scission de l’armée, de nombreux groupes de défenses se sont formés contre les exactions du camp adverse.
Mais le camp de l’ancien vice-président n’a pas le monopole des atrocités et les troupes loyalistes sont également accusées de plusieurs massacres, notamment dans la capitale Juba après qu’elles ont réussi à chasser les troupes pro-Machar à la mi-décembre. La situation dans le pays a été vivement dénoncée, la semaine dernière, par le bureau CARE au Sud-Soudan. L’insécurité alimentaire menace près de 4 millions de personnes. En plus des ressources déjà insuffisantes, l’acheminement de l’aide humanitaire est plus difficile par les voies de communications, impraticables pendant la saison des pluies.