Samedi, les rebelles soudanais du SPLM-N (Mouvement populaire de libération du Soudan) ont attaqué à l’arme lourde la ville de Kaduqli, chef-lieu de la province du Kordofan-Sud. Cette attaque, survenue aux premières heures de la journée, s’inscrit dans le cadre d’une contre-offensive contre les forces gouvernementales qui contrôlent la ville depuis un mois. Dans un communiqué, les rebelles ont affirmé avoir également bombardé Daldako et Al-Hamra, deux localités proches de la ville. Selon un témoin, les bombardements ont duré près de quatre heures, et l’on a pu entendre des tirs d’obus et de roquettes provenant des deux camps. Les rebelles ont indiqué avoir détruit un char des Forces armées soudanaises (FAS), et tué 15 militaires. De leur côté, les FAS affirment avoir tué 50 rebelles. Toutefois, ce bilan pourrait s’alourdir, si l’on en croit certains analystes.
Les attaques du SPLM-N contre la ville de Kaduqli sont récurrentes depuis fin 2012, causant d’importants dégâts matériels avec de nombreuses victimes civiles.
Ces affrontements qui se sont intensifiés ces deux dernier mois, opposent depuis trois ans les forces gouvernementales aux groupes rebelles, qui s’estiment « économiquement et politiquement marginalisés » par le pouvoir en place.
Amnesty International a estimé mercredi dernier, que les assauts de l’armée soudanaise contre le Kordofan-Sud ont pour but « d’affamer les habitants de cette région ». Ce que les autorités soudanaises ont catégoriquement démenti. Pour Rabbie Abdelatti Ebaid, un responsable du parti au pouvoir, « le gouvernement cherche seulement à protéger la population civile et à rétablir la paix dans la région ». Il n’en reste pas moins que depuis 2011, le gouvernement a sévèrement réduit l’accès des organisations d’aide humanitaires à cette région.