Mercredi dernier, deux attentats ont frappé la ville de Kaduna au nord du Nigéria, faisant au moins 47 morts. Ces attaques visaient des personnalités opposées à la secte islamiste Boko Haram, en particulier Muhammadu Buhari, chef du Congrès progressiste (APC), candidat malheureux aux élections présidentielles de 2011.
Une première explosion a d’abord eu lieu vers midi heure locale, en plein boulevard, lors d’un rassemblement de milliers de fidèles musulmans, à l’occasion d’une fête religieuse. Selon Umar Shehu, chef de la police de Kaduna, au moins vingt-cinq personnes y ont péri, précisant qu’il s’agit apparemment d’un attentat-suicide dont le Sheikh Dahiru Bauchi était la cible, mais n’a pas été touché. Cet imam modéré et populaire est connu pour avoir souvent condamné publiquement le groupe islamiste Boko Haram, responsable en quelques années, de plus de 10 000 morts au Nigéria.
Un instant après la première explosion, une seconde attaque à la bombe a été signalée à quelques kilomètres du lieu de la première.« Elle visait le leader de l’opposition, Muhammadu Buhari, l’un des anciens chefs de junte militaire ayant dirigé le Nigéria dans les années 1980 », comme rapporté par Ahmed Maiyaki, porte-parole du gouverneur de l’Etat de Kaduna. Le chef du Congrès progressiste en est sorti indemne, mais selon les équipes de secours, la déflagration a fait au moins 17 morts.
Dans l’immédiat, cette double attaque n’a pas été revendiquée, mais les soupçons portent sur Boko Haram. Depuis un an, l’Etat de Kaduna a été épargné par l’activité insurrectionnelle de la secte qui prône un Etat islamiste dans le nord du Nigéria et qui accuse les autorités musulmanes d’être soumises au pouvoir central du président chrétien Goodluck Jonathan.