Face à la menace grandissante de la secte islamiste Boko Haram, le chef de la diplomatie nigériane Aminu Wali a appelé la communauté internationale à l’aide pour couper les sources d’approvisionnement en argent et en armes du groupe islamiste armé.
Aminu Wali s’est exprimé à l’issue d’une réunion de mercredi à Abuja avec ses homologues du Bénin, du Cameroun, du Tchad et du Niger. La contrebande d’armes en provenance de Libye via le Sahara est la principale source d’approvisionnement en armes des insurgés islamistes qui ont également réussi à saisir de nombreux équipements, dont des blindés, à l’armée nigériane lors de leurs attaques. Et selon les experts, les sanctions des Nations unies, qui ont classé Boko Haram sur la liste des groupes terroristes liés à Al-Qaïda, sont hautement symboliques et peu efficaces. Le groupe armé se finance principalement à partir des attaques de banques, des rançons et du racket.
Aujourd’hui, la secte islamiste s’est renforcée au point de pouvoir affronter et prendre le dessus sur l’armée nigériane de manière conventionnelle dans des batailles rangées, ce qui illustre l’évolution du groupe qui opérait à ses débuts par des actions de guérillas et des attentats. Les militaires nigérians déployés dans la région où l’armée affronte les insurgés, affirment que ceux-ci sont mieux équipés qu’eux et disposent d’un armement supérieur.
Sur le terrain, Boko Haram mène une vaste offensive et menace de prendre le contrôle du nord-est du Nigéria. La ville stratégique de Bama, qui est le théâtre de violents combats depuis lundi dernier, est toujours l’objet d’informations contradictoires. Les habitants et plusieurs Organisations Non Gouvernementales affirment qu’elle serait tombée dès mardi aux mains de Boko Haram, ce que l’armée et les autorités nigérianes démentent. A partir de cette ville, les insurgés auraient la possibilité d’encercler et d’attaquer la capitale de l’Etat et métropole du nord-est du Nigéria, Maiduguri, située à seulement 70 kilomètres de là.