L’armée française poursuit le déploiement de son dispositif anti-terroriste dans la bande sahélo-saharienne baptisée opération Barkhane lancée le 1er août dernier. Ce dispositif doit être totalement en place d’ici fin octobre.
L’opération Barkhane s’étale sur cinq pays, Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad, doit mobiliser un effectif de 3 000 hommes et prolonger l’opération Serval au Mali. L’urgence de cette réorganisation voulue par la France s’est encore justifiée dimanche dernier après une attaque contre des Casques bleus de la Minusma, la mission des Nations unies au Mali. Une mine a explosé au passage d’un véhicule de la force onusienne tuant un Casque bleu tchadien et blessant quatre autres.
La menace terroriste dans la région a beau être résiduelle, elle n’en demeure pas moins réelle. Désorganisés par Serval, les groupes terroristes refusent désormais le contact direct mais poursuivent les actes de harcèlement. Les attaques par véhicules suicides apparues pour la première fois au mois de mai demeurent rares, mais ces groupes ont perfectionné leur stratégie de combat par les mines. Une source militaire malienne à Gao évoque un circuit d’approvisionnement de mines dans toute la région et les djihadistes s’informeraient sur les axes routiers qu’empruntent les véhicules de la Minusma pour mener leurs opérations.
L’objectif pour la France est de prévenir la reconstitution de sanctuaires et de protéger les pays du Sahel. L’état-major de Barkhane a été établi à N’Djamena au Tchad. Les deux pôles principaux de la répartition des troupes sont N’Djamena qui doit compter à terme 600 hommes et Gao qui pour sa part doit disposer de plus d’un millier de soldats. D’autres bases avancées doivent également être mises en place.Le travail de renseignements et de reconnaissance est déjà commencé et mobilise notamment quatre drones et six avions de chasse.