Un an après l’élection du président Ibrahim Boubacar Keïta qui devait marquer le retour à l’ordre constitutionnel au Mali, plusieurs dizaines de réfugiés maliens se trouvent toujours à l’extérieur du pays, dont une partie se trouve à Mentao, au Burkina Faso.
Dans le camp de Mentao, près de Djibo au Burkina Faso, situé à 70 kilomètres de la frontière malienne, ce sont plus de 11 000 Maliens, Arabes, Peuls, Bellas, Sonraïs et Touaregs, qui vivent aujourd’hui sous des tentes et autres abris de fortune. Leurs conditions de vie sont des plus préoccupantes. Certains domaines tels que la protection des enfants et l’éducation y sont assurés, et dans une moindre mesure la prise en charge sanitaire. Mais le PAM (Programme alimentaire mondial) a réduit de moitié, depuis le mois de juin, les rations alimentaires en raison de difficultés financières. Ces rations distribuées mensuellement aux réfugiés ne leur permettent de s’alimenter que pendant une semaine. Ces conditions de vie précaires ont poussé certains réfugiés à tenter un retour, éphémère, au pays malgré l’insécurité latente qui continue de régner dans leur région d’origine, le nord du Mali.
Bien qu’aucune institution ne s’y oppose et que 80% des réfugiés le souhaitent, le HCR (Haut-Commissariat aux Réfugiés) estime que la situation actuelle au Mali ne se prête pas à un rapatriement à grande échelle.
Les gouvernements du Burkina Faso, du Mali et le HCR doivent d’abord parvenir à un accord tripartite avant d’encourager les réfugiés au retour via, éventuellement, un programme d’aide dans ce sens. En attendant, beaucoup accusent les autorités maliennes de négliger leurs compatriotes « oubliés »dans ce camp, et qui n’ont reçu que la visite de quatre ministres pendant la transition.