Que sont devenues les jeunes lycéennes kidnappées par Boko Haram mi-avril à Chibok, dans l’Etat de Borno, au nord-est du Nigéria ? Six mois après leur enlèvement qui avait suscité une indignation internationale et malgré une opération militaire d’envergure lancée par l’armée nigériane et encore en cours, avec un appui international, on n’a toujours aucune nouvelle de plus de deux cents adolescentes, âgées de 12 à 17 ans emmenées par leurs ravisseurs dans l’immense forêt de Sambisa.
Pour marquer le triste anniversaire des six mois de ce rapt sans précédent, des membres du mouvement « Bring Back Our Girls » ont décidé de marcher mardi 14 octobre dans la capitale Abuja, en direction du palais présidentiel, pour réclamer la libération des otages. Les manifestants espèrent obtenir une audience de la part du Chef de l’Etat nigérian Goodluck Jonathan.
Depuis sa création en avril dernier, ce mouvement de soutien aux lycéennes de Chibok tente tant bien que mal de maintenir la pression sur le gouvernement, accusé de ne pas faire assez pour retrouver les deux cent dix-neuf filles qui n’ont pas réussi à échapper de leurs ravisseurs. Aujourd’hui, le temps passe, et bien que l’indignation reste forte au sein de la population nigériane, plusieurs regrettent la passivité des autorités et le désintérêt de la communauté internationale.
En effet, des réunions sont régulièrement organisées à Abuja par les membres de Bring Back Our Girls, mais au fil des semaines, celles-ci ne retiennent plus l’attention des journaux internationaux, ni même de la presse nigériane, alors que les pays étrangers qui ont apporté un soutien logistique au Nigéria se plaignent aussi de la stagnation des recherches. Les parents des victimes disent garder l’espoir que leurs filles finiront par être retrouvées.