Mercredi, la ville pétrolière de Bentiu, au Soudan du Sud, a été le théâtre de violents affrontements entre forces gouvernementales et troupes rebelles, a-t-on appris auprès de l’armée et des travailleurs humanitaires.
Selon le porte-parole de l’armée, Philip Aguer, cette ville a été ciblée par des attaques venues du nord et du sud. Un responsable humanitaire a, quant à lui, affirmé avoir entendu des explosions dans la ville durant toute la journée.
Avec ses nombreux champs pétroliers, Bentiu est une ville stratégique, convoitée par les rebelles qui l’ont assiégée à plusieurs reprises depuis le début du conflit. En avril, de violents combats y ont éclaté entre les forces loyales au chef rebelle Riek Machar et celles du président Salva Kiir, faisant de nombreuses victimes parmi les civils. L’ONU a dénoncé des massacres ethniques commis par les deux camps. La ville a ensuite été reconquise par l’armée en mai. La reprise des combats cette semaine survient alors que la saison des pluies touche à sa fin, facilitant les déplacements des troupes rebelles.
Le conflit au Soudan du Sud qui a éclaté le 15 décembre 2013 entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar, a fait des milliers de morts et plus d’un million de déplacés.
Lors d’un tête-à-tête à Arusha (Tanzanie) la semaine dernière, les deux belligérants ont reconnu leur responsabilité commune dans la guerre qui décime leur pays. Par le passé, ils ont signé plusieurs accords de paix qui n’ont jamais été respectés.
Selon l’ONG International Crisis Group, la relative accalmie observée dans le pays ces derniers mois a dû permettre aux deux camps de renforcer leur armement et de se réorganiser. Cette ONG a par ailleurs mis en garde contre une aggravation de la situation humanitaire en cas de reprise du conflit.