Une réunion la semaine dernière à Nouakchott entre les ministres de l’Intérieur de la Mauritanie et du Mali a abouti à un engagement des deux pays à s’associer pour renforcer la sécurité, lutter contre le virus Ebola et faciliter le passage des personnes et des marchandises.
En plus du mauritanien Mohamed Ould Ahmed Salem Ould Mohamed Rare et de son homologue malien le général Sada Samaké, la réunion a rassemblé les gouverneurs des régions frontalières des deux pays qui partagent plus de deux mille kilomètres de frontière. Plus importante encore que la menace terroriste, le virus Ebola a été au centre de plusieurs mesures proposées.
En effet, la maladie a récemment fait son apparition au Mali après avoir fait des ravages en Guinée, au Libéria, en Sierra Léone et au Nigéria, des pays dans lesquels elle a coûté la vie à 5 000 personnes. Jusque-là préservée, la Mauritanie n’en demeure pas moins exposée et les autorités du pays se voient condamnées à coopérer avec le Mali pour assurer une gestion commune, et plus efficace, de leur frontière commune. La Mauritanie est légèrement en retard sur ce point étant donné que les autres pays frontaliers avec la Mali, l’Algérie, le Burkina Faso, le Niger et le Sénégal ont déjà tous annoncé avoir pris des mesures pour sécuriser leurs frontières respectives avec ce pays touché par Ebola.
Mais la menace de cette épidémie n’a pas réussi totalement à faire oublier l’épée de Damoclès que représente la menace djihadiste dans la région. Les camps qui abritent les réfugiés en provenance du nord du Mali présentent des risques considérables d’être infiltrés par des éléments djihadistes difficilement identifiables, ce qui augmente les risques d’attentats et d’autres actes terroristes. D’où la nécessité de placer la frontière commune sous étroite surveillance.