Au Conseil de sécurité de l’ONU, le projet d’adoption d’une résolution imposant des sanctions contre les belligérants du conflit au Sud-Soudan se trouve dans une impasse, les membres du Conseil ne parvenant pas à se mettre d’accord sur la question d’un embargo sur les armes.
D’après un diplomate occidental ayant requis l’anonymat, « les membres européens du Conseil ainsi que l’Australie penchent pour un embargo sur les armes, tandis que les États-Unis sont contre. Nous sommes bloqués pour le moment ».
Si les États-Unis se montrent réticents quant à l’imposition d’un embargo sur les armes, c’est par souci d’éviter qu’une telle décision ne place le gouvernement dans une position de faiblesse par rapport aux rebelles. Une inquiétude compréhensible, selon les partisans de l’embargo qui maintiennent quand même leur position. « Nous reconnaissons qu’il y a un risque, mais l’ampleur des massacres qui sont perpétrés dans ce pays, ainsi que leur durée (presque un an), laissent à penser qu’il y a trop d’armes », a déclaré un diplomate, ajoutant que «l’embargo sur les armes serait une bonne chose, et nous ferons de notre mieux pour que cela s’applique de façon égale aux deux camps ».Selon ce diplomate, la Russie et la Chine, bien que favorables à des sanctions contre les belligérants, seraient également hostiles à l’idée d’un embargo sur les armes.
Une délégation sud-soudanaise s’est récemment rendue aux États-Unis pour tenter de dissuader le Conseil de sécurité de prendre des sanctions contre Juba. « Les récits selon lesquels le processus de paix ne progresse pas sont erronés », a déclaré la semaine dernière le ministre des Affaires étrangères Barnaba Marial Benjamin, ajoutant que « la paix est imminente ». Le mois dernier, Juba avait estimé que des sanctions onusiennes seraient contre-productives.