Poursuivis pour désertion et refus de se déployer lors d’une opération contre le groupe djihadiste Boko Haram dans les villes du nord-est du Nigéria, 54 éléments des forces de sécurité nigérianes ont été condamnés à mort mercredi, par une Cour martiale du pays.Selon leur avocat, cinq autres ont été acquittés.
Ces militaires sont reconnus coupables de mutineries, mais leur condamnation doit encore être approuvée par le Haut commandement de l’armée. Leur procès avait débuté le 15 octobre et s’est entièrement déroulé à huit clos. Selon les médias, les journalistes ont été tenus à l’écart avant la proclamation du verdict. Les condamnés à mort faisaient partie des forces spéciales de la Division 7 basée dans la tumultueuse ville de Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno, fragilisé par les sanglantes attaques des islamistes.
En août, cette division avait reçu comme mission de reprendre les territoires tombés aux mains des insurgés, notamment trois villes de cet Etat du nord-est du Nigéria. Mais à plusieurs reprises, ils ont fait mention d’indiscipline dans les rangs de l’armée, vu que des troupes refusaient notamment de se déployer sur le terrain.
En première ligne dans la guerre contre le terrorisme, les soldats nigérians se plaignent en effet régulièrement d’être très mal équipés pour faire face aux insurgés de Boko Haram dans leurs propres bastions.Les troupes régulières manqueraient parfois même de munitions alors que les djihadistes disposent d’une artillerie lourde, des chars, des lance-roquettes et d’autres armements sophistiqués. En septembre dernier, 12 soldats avaient écopé d’un verdict similaire à celui de mercredi pour avoir ouvert le feu sur l’un de leurs commandants à la base militaire de Maiduguri à qui ils reprochaient le meurtre de leurs compagnons d’armes tombés dans une embuscade des islamistes.