L’ONU a demandé lundi que le rapport de la commission d’enquête de l’Union Africaine (UA) sur le conflit au Sud-Soudan soit rendu public, dans la perspective d’être débattu au prochain sommet de l’UA.
Lors d’un point de presse, Ivan Simonovic, secrétaire général-adjoint des Nations Unies chargé des droits de l’Homme, a fait savoir que l’ONU attache une grande importance à ce rapport, et qui « serait très perturbant s’il était mis à l’écart ». Une éventualité que redoute sérieusement l’ONU. « Nous pensons qu’il est essentiel que ce rapport soit soumis lors du sommet de l’Union Africaine, mais aussi qu’il soit ensuite rendu public », a-t-il souligné
Le prochain sommet de l’UA doit se tenir du 29 au 31 janvier à Addis Abeba (Ethiopie), en présence du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et aura pour thème central la guerre au Soudan du Sud. Ce pays indépendant depuis 2011, est depuis décembre 2013 en proie à un conflit meurtrier qui a fait plusieurs milliers de victimes. Bien qu’aucun bilan officiel n’ait jusqu’alors été publié, l’ONG International Crisis Group estime qu’au moins 50 000 personnes ont été tuées dans ce drame.
Cette guerre oppose le président Salva Kiir à son ancien-vice président Riek Machar. Les deux hommes s’affrontent sur la base de vieilles rivalités ethniques qui ont considérablement divisé l’armée nationale.
Dans un récent rapport, l’ONU a dénoncé le massacre de plusieurs centaines de civils, commis par les belligérants en avril 2014 dans les villes de Bentiu (nord) et Bor (est). Malgré les nombreuses menaces de sanctions brandies par le Conseil de sécurité, les combats n’ont pas cessé dans le pays, et les divers accords de paix signés n’ont jamais été respectés par les les deux parties.